Revenir au unschooling

Le unschooling, m'a dit un jour une amie, est un état d'esprit. Même si tes enfants vont à l'école, tu peux être une famille de unschoolers ! L'idée c'est qu'on se sert de tout pour apprendre, qu'on va au bout de ses passions, qu'on explore ce qu'on a envie/ besoin d'explorer. C'est ainsi que les enfants se connaissent mieux et connaissent ce qui les intéresse, et qu'ils se construisent, tout simplement !


Ça consiste à leur laisser beaucoup de temps libre et de liberté d'apprendre. On ne les envoie pas promener quand ils posent une question, on cherche ensemble. On leur laisse essayer des trucs, se planter, recommencer et y arriver. On ne renforce pas le bourrage de crâne scolaire car on est persuadé que ce n’est pas cela qui va les aider à grandir et se faire une place dans la vie. Bref, le unschooling, c'est faire confiance à la force intérieure que chaque être humain a au fond de lui et qui le mène vers sa propre vie, adulte ou adolescent, et même enfant, et dès tout petit, dès avant la naissance!

La plupart d'entre nous pense que les enfants doivent bien travailler à l'école pour se remplir la tête de toutes ces choses qui assureront sa réussite plus tard... Mais vous-même, qu'avez-vous retenu de l'école ? N'est-ce pas justement en dehors de l'école que vous avez exploré vos trips personnels, vos passions, ce qui vous a poussé à choisir votre job ? On ne retient qu'une infime partie du contenu de nos cours, le temps de passer les contrôles ! Après, c'est oublié ! Par contre, ce que vous avez appris dans la joie et la motivation parce que ça vous intéressait, ça, c'est imprimé en vous, ça fait partie de vous, c'est du bien acquis. Je sais pas moi, le tricot avec votre grand-mère, le théâtre avec une troupe locale, tailler la pierre à Guédelon, mille choses qui sont vous et vous ont aidé à vous construire et vous trouver ! Ce n'est pas l'école qui peut aider à cela. Déjà elle ne sait pas donner les bases de la lecture et de l'écriture, alors la construction de la personnalité, laisse tomber...

Pour autant rares sont les unschoolers qui ne vont pas à l'école, ne reçoivent aucune leçon, et ne préparent pas la visite de l'inspecteur de l'Éducation Nationale....Même les légèrement courageux qui ne mettent pas leurs enfants à l'école donnent de petits cours à leurs enfants et "enseignent" des données que les enfants "doivent" savoir sous peine de... de passer pour des crétins ? de ne pas être capable de faire des études supérieures ? de rater sa vie ? Bref. C'est idiot, dit comme ça. On stresse pour rien ! On a peur ! Vous l'aurez compris, il est très difficile de résister à la pression de remplir ses enfants comme des vases de flotte, au lieu de se contenter de créer l'environnement propice à la pousse de la petite graine qui porte déjà tout en elle.

Et pourtant, il faut absolument passer par dessus cette pression. Même chez nous, où ça semble plus libre qu'ailleurs, je dois me sermonner pour lâcher prise et ficher la paix aux enfants, sinon ça devient aussi nul qu'à l'école cette histoire. Apprendre apprendre, vite le chapitre suivant, faire ci, faire ça, connaître, manger du savoir... Et l'être ? L'être enfantin est bouffé par l'horaire, le programme, la course à la to-do-list... STOP. Je me dis stop à moi-même. Rêver, jouer, essayer, construire, sortir, visiter, échanger, se coltiner aux autres... Vivre en un mot. C'est si simple pourtant ! Et cette notion mathématique qui bloque, elle sera comprise sans effort dans 6 mois !!! Lâchez vos gosses, quoi ! (et lâchez les mères qui lâchent leurs gosses, c'est assez difficile comme ça les commentaires et les remarques).

J'entends trop de mamans qui voient bien que ça ne va pas à l'école, et qui, quand elles retirent leurs enfants du système scolaire, se tuent à la tâche car elles essaient de reproduire le boulot de la maîtresse, mais à la maison... Folie ! C'est de joie et d'enthousiasme dont les enfants ont besoin. Si ça ne passe pas avec un enfant, la pire solution est d'essayer de le faire plier et de lui imposer l'apprentissage. Neurologiquement ça ne peut pas marcher. Le cerveau se ferme, les synapses se bloquent, alors qu'en état d’enthousiasme le cerveau crée des milliers de connexions neuronales à la seconde ! Alors que faire ? Tout arrêter. Ficher la paix à l'enfant. Il y reviendra, quand il sera prêt, ou que vous aurez trouvé une manière différente de présenter la chose ! 😊

Ah, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : qu'il faut laisser pousser l'enfant sans contrainte. Ah ah, non non j'ai pas dit ça. Je parle de liberté, pas d'anarchie, et je parle des apprentissages, pas de l'éducation. L'éducation comporte chez nous, malgré les apparences, de nombreuses contraintes, que si je vous en parlais vous seriez bluffés de tant d'exigence de ma part ! 😀 Ne mélangeons pas tout !

Pour aujourd'hui, retenez juste de lâcher prise. Votre enfant a besoin de liberté. A trop le contraindre d'apprendre ce qui ne rentre pas, vous allez l'étouffer, et il ne découvrira jamais le fond de lui-même et ce qui le fait vibrer. Pauvres gosses. Renforcez sa confiance en lui, dites-lui que vous n'avez pas le choix de l'envoyer à l'école (n'avez-vous vraiment pas le choix?) et soutenez-le dans toutes ses explorations. Fermez les livres d'école, dites à la maîtresse que les devoirs du soir ne font pas partie des textes officiels, encouragez votre collégien à voir des trucs qui change du collège et des écrans, enfin vivez autre chose...

Et nous demain on oublie le programme et on va regarder les choses qui brillent en ville. Tout simplement.

Commentaires

  1. Amen !! Bravo ! Merci !
    Trop trop trop bien dit :-)
    Ici aussi, j'essaie de leur laisser le plus de liberté possible ... Liberté mais pas chaos, liberté mais pas laxisme, car la vie (surtout dans une famille nombreuse) n'est pas sans contrainte... Et le fait de ne pas aller à l'école offre de multiples occasions de partager les contraintes de la vie domestiques, de développer autonomie et initiative.

    Je pense fort à toi!

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  2. et moi j'ai une question: pourquoi font-ils leur sac a dos le vendredi soir??!!! ;-) Pour le reste, j'hésite...! C'est vrai- très vrai mais un peu fou et avec mon bonhomme, je me paye qq sueurs froides car il pourrait passer ses journées à jouer, ça ne le dérangerai pas le moins du monde!! (mais 1ère inspection debut février!!:-/) En même temps, j'avoue, c'est un bonheur de les voir grandir comme ça! Rha lala..!
    bise

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