Pourquoi accoucher à la maison

Notre chérubin n°7 est sorti de sa bulle pour se poser dans notre chambre il y a 3 jours. Sans assistance médicale. Et c'était voulu. Ceci n'est pas un récit d'accouchement, ne partez pas en courant. C'est juste ma réponse en 3 points parmi d'autres à ces fichues questions "Mais pourquoi t'accouches pas à l’hôpital ? T'as pas peur ? Et si y a un problème?..." Vous vous les posez aussi ? ;-) Bonne lecture ! (Article un peu brouillon mais je manque de temps)

Les premières maternités furent fondées par les sœurs de charité au 16è siècle pour les femmes seules ou pauvres qui accouchaient chez elles dans des conditions déplorables (insalubrité, une seule pièce et plein d'enfants, solitude...). Autrement, les femmes accouchaient chez elles, plus ou moins entourées selon leur fortune et leur rang (et les braves paysannes des villages n'étaient pas les moins bien entourées!)

Les premières maternités adjointes aux hôpitaux publics et donc gérés par l’État ont présenté des taux de mortalité maternel et infantile parfois catastrophiques ! Jusqu'à 42% dans un certain hôpital allemand dont j'ai oublié le nom (l'expérience est connue) parce que le médecin passait sans transition des salles d'autopsie aux salles d'accouchement... (oh que la science des médecins est relative !). Du coup la question à l'époque était la question contraire "Tu accouches à l'hopital, tu n'as pas peur ?". Question qu'on se posait encore en France du temps de nos grands-mères (récit de grand mère).

Plus les hôpitaux réussissaient à s'imposer et à imposer leurs protocoles médicaux, qui, soit dit en passant, changent tous les quatre matins (bébé sur le dos, bébé sur le côté, non, bébé sur le ventre, ah finalement sur le dos...), plus la place des sages femmes, dans les villages, forcément, s'est amenuisée...

Cette introduction étant faite pour replacer tout ça, voici mes 3 raisons (les principales parmi 2000 autres) de choisir en 2019 d'accoucher seule chez soi.

1. Confort personnel, paix, tranquillité, concentration, nature, logique.

C'est tout simple, j'ai toujours eu horreur (enfin, à partir de mon deuxième) de partir à l'hosto au moment même où j'ai envie de me boucler dans ma chambre et qu'on me fiche la paix. Accoucher c'est quelque chose de super intime, on a envie de discrétion, de confort, de chaleur, de concentration, voire même de solitude, et c'est une armée de secrétaire, infirmière, sage femme, médecin, anesthésistes, gynécos... qui vous assaillent sous les néons (sans parler du trajet en voiture 😱) et leurs mains vérifient, et leurs protocoles vous en imposent, et la salle est froide, inconfortable, on vous met sur le dos, on branche des trucs, on rentre on sort on revient on mesure on vous fait peur on vous dit quoi faire... Comment voulez-vous vous concentrer 5 minutes sur ce que fait votre corps (malgré vous!) et travailler efficacement ?!

M'écouter et soutenir mon corps ne peut donc se faire ailleurs que chez moi, seule. Évidemment accoucher seule n'est pas la meilleure solution, mais le coût de l'assurance que doivent souscrire les sages-femmes voulant pratiquer les accouchements à domicile est si exorbitant que peu d'entre elles le paient, et donc celles qui prennent le risque de pratiquer sans assurance sont très rares et quasiment militantes... Pourquoi ?! (Entre nous, ça coûterait moins cher à l’État que 5 jours d’hôpital/naissance, et beaucoup de pays très civilisés procèdent ainsi...). Du coup, pas de sage femme par chez moi pour m'accompagner. Mais c'est chez moi quand même.

2. Risques

Accoucher est un acte naturel et sécuritaire. Je répète, accoucher est un acte naturel et sécuritaire. Il ne s'agit pas d'une loterie avec une chance sur deux d'en sortir. Accoucher est un acte naturel et sécuritaire. Pensé par le Bon Dieu, qui n'est pas un crétin, note aux cathos. Toute femme a en elle la capacité de donner naissance... sans une armée de spécialistes ! C'est elle la spécialiste, et en cette matière, la SAGE FEMME possède le savoir inestimable (le savoir de la VIE). J'ai suivi le mois dernier une formation auprès d'une sage femme québecoise et j'en ai appris tellement ! (Si j'avais eu ça au premier...)


J'ai appris que, à moins de s'imposer franchement face au personnel, c'est moins risqué de donner naissance sans assistance médicale que de remettre son accouchement entre les mains des médecins. En fait, beaucoup de risques ne sont pas évités par l’hôpital, mais au contraire, provoqués. Je prends l'exemple tout simple de la fameuse... hémorragie ! Combien de fois je l'ai entendue celle-là : "moi à mon 4è si j'avais pas été à l’hôpital je serais morte"... regard de compassion. Si tu n'étais pas allée à l’hôpital tu n'aurais pas fait d'hémorragie. L'utérus, chers lecteurs, est couvert de petits récepteurs d'hormone qui n'attendent qu'une chose au moment de la naissance : être noyés d'ocytocine, vous savez, l'hormone du bonheur, du bien être, car c'est cette hormone qui contrôle le déroulement des opérations. Quand ils reçoivent de l’ocytocine, les récepteurs envoient tous les bons messages à l'utérus : contracte-toi comme ci, pour tourner bébé, puis comme ça, pour descendre bébé, puis ainsi, pour tourner encore bébé, puis encore comme ça, pour expulser bébé, puis rétracte les petits vaisseaux sanguins qui retiennent le placenta, pour qu'il se décroche en douceur, puis contracte-toi encore, pour accoucher du placenta... Oui, ceci est dirigé par la sécrétion d'ocytocine, qui ne sera sécrétée, donc, que si la femme ressent du bien être, de la paix, de l'encouragement, du respect, de la chaleur, de la sécurité, de l'amour. Dans ce scénario, pas d'hémorragie. Maintenant, introduisez... l'adrénaline, l'hormone du stress : l'adrénaline vient se coller sur les récepteurs d'ocytocine et brouille les messages, elle parasite le processus et fait des catastrophes comme zapper la rétractation des petits vaisseaux sanguins par lesquels le placenta, dans sa partie haute, est soudé à l'utérus. Résultat, au lieu d'un décrochage en douceur, arrachage, hémorragie. L'adrénaline est sécrétée par la femme qui ressent du stress, le stress pouvant être provoqué par de simples choses comme une lumière trop forte ou la sensation de froid, et a fortiori par tous ces désagréables dérangements subis à l’hôpital. Donc

Cet exemple pris entre cent du même genre me parait, à moi, bien plus convainquant dans le choix du mode de naissance, que le spectre des risques de tous genres qu'on a bien voulu me balancer à la figure pour me dissuader d'accoucher sans l’hôpital. On pourrait parler aussi du fameux "cordon autour du cou". J'avoue que je manque de temps pour en parler mais c'est tout aussi éloquent. Allez, en hyper rapide : dans les pays les plus avancés en matière obstétricale (Québec, Canada!😉 et non, pas du tout les USA) on ne pratique plus systématiquement le dénouage du cordon quand on le voit autour du cou du bébé, parce que... on s'est aperçu qu'en fait, dans ces cas-là... (MAIS QUE LA NATURE EST DONC BIEN FOUTUE/ QUE LE BON DIEU EST BON)... le bébé poursuit une rotation différente de l'habitude, qui lui permet de naître sans se faire étrangler par son propre cordon ! Voilà. Combien de femmes se sont crues ainsi sauvées par le docteur alors que...

Pour en savoir plus, tournez vous vers le spécialiste de la nouvelle (quoique anté-millénaire) manière de donner naissance : Michel Odent (livres, interviews, recherches...) Pour ma part ces évidences scientifiques m'ont largement convaincue que l'endroit le plus sécuritaire pour mettre au monde mon enfant est : pas l'hôpital.

Je place ici un laïus indispensable : oui l’hôpital sauve des bébés et des enfants, et fait vivre de grands prématurés, et guérit des maladies incroyables... C'est évident! Mais à trop appliquer ses protocoles médicaux dont certains sont vraiment contre-productifs et néfastes, l’hôpital finit par faire plus de mal que de bien dans les cas de naissances à "petits problèmes" provoqués par lui-même.

Ce mois-ci, trois femmes de mon entourage, ma soeur, ma cousine et une amie du village, tout à fait en bonne santé et leur bébé aussi, ont fini leur accouchement sur la table d'opération pour une césarienne! Ceci n'est absolument pas normal! Cela ne devrait pas être! Déjà statistiquement c'est trop! Ces femmes seraient mortes, me dit-on, sans l'hôpital?! Non! Ou alors accoucher c'est l'hécatombe générale depuis la nuit des temps et il y a bien longtemps que si c'était vrai, on aurait arrêté de faire des enfants! Mais au contraire! Si ont les avaient laissées s'écouter ces femmes, si elles avaient été bien assistées par une sage-femme, si elles avaient été guidées à respecter la bio-mécanique de la naissance, les complications n'auraient pas eu lieu ! Et ces mamans et ces bébés n'auraient pas subi la violence de la césarienne.

Le monde de l'obstétrique a encore du chemin à faire. Certains professionnels l'ont fait, heureusement, mais on est loin... on est loin.

3. Liberté, refus d'infantilisation, prise en main de soi-même.

Quand je pense à mon attitude à la naissance de mon premier ! Une seule chose comptait, et la tempête de neige au dehors ne me rassurait pas : me rendre à l'hôpital ! Bon, je n'avais pas eu de cours de préparation à l'accouchement (autre pays, pas de sécu, naïveté de mes 23 ans...) : mais comme j'étais mal informée ! Et aucunement préparée ! OK bébé va sortir... mais dans le détail, aucune idée ! C'est l'hôpital qui sait ! Vite, à l’hôpital, et puis attendons que ça passe ! Résultat, 16 heures sur la table et un bébé tiré de moi avec des pinces...

Combien d'entre nous ne sont ni formées ni préparées à ce qui va leur arriver ! L’hôpital et le corps médical, c'est dieu et on lui abandonne tout : son propre corps, le déroulement des événements, son propre enfant ! Mon premier je ne l'ai pas mis au monde, ce sont les 13 personnes qui étaient dans la salle autour de moi. Je n'ai rien dirigé, je ne savais rien, j'avais mal, j'avais peur... On m'a accouchée, et beaucoup trop de femmes peuvent dire la même chose.

Depuis cette expérience, au fur et à mesure des enfants, je n'ai eu de cesse d'aller vers plus de contrôle, plus de maîtrise, plus de bon sens, d'évidence, de simplicité, de logique... le 6è est né à la maison mais on m'a quand même emmenée à l’hôpital ensuite. Pour ce 7ème, je ne concevais même pas de poser un pied en maternité, et je ne le regrette aucunement. Bébé est sorti en 2 heures, j'ai eu mal évidemment, mais grâce à la FORMATION suivie, les renseignements que j'ai pris, la vraie petite étude que je me suis donné le plaisir de faire, je savais parfaitement ce qui se passait à l'intérieur de moi et j'ai accouché avec beaucoup moins de stress et de douleur que d'habitude. Fière.

Conclusion

Accoucher est naturel et non dangereux si on "suit la procédure", si on va dans le sens de la bio-mécanique de la naissance merveilleusement intelligente et programmée pour réussir. Pour cela les gens, il faut connaître son sujet (renseignez-vous!) et respecter le processus, l'aider, accompagner la nature. Il faut donc adopter des positions physiologiques (genre couchée c'est bien la position la plus débile de l'univers) et que rien ne vienne perturber le bon déroulement des opérations (péridurale, injection d'hormones, stress... ... ...). Puisque l'hôpital actuel ne peut offrir cette évidente possibilité d'accoucher en suivant la physiologie, pour moi, le choix est simple, si je veux que tout se passe au mieux, je choisis la maison et pas l'hôpital. Évidemment, si l'hôpital respectait le savoir ancestral de l'accouchement physiologique, oui, j'irais. Mais ce n'est pas le cas.

C'est la même logique pour l'école : si l'Éducation Nationale respectait les lois naturelles de l'enfant, oui, nos enfants iraient à l'école. Mais ce n'est pas le cas.

J'ai la chance d'avoir un mari qui me suis dans mes chemins, car aussi il s'y reconnait et ce sont les siens. J'ai la chance également d'être déterminée et d'avoir foi en ce que je choisis, de cœur et de tête. C'est donc sans peur et avec confiance que j'ose donner naissance seule, et que j'ose ne pas livrer mes enfants en pâture à l'école. Enfin, j'ai reçu la grâce de la foi catholique, et sans cesse je cherche la cohérence entre cette vie et ses contradictions, l'Histoire, la nature, et ce Dieu si parfait et si bon que je connais au travers des siens. Dans ces deux choix capitaux au moins (naissance et éducation) j'ai trouvé la cohérence, et rien ne me rend plus heureuse que quand la liberté s'accorde avec l'amour de Dieu.

Avant de se quitter

Il y a 200 000 ans environ est apparue l'humanité, en Afrique (Adam et Eve étaient donc noirs?!😮) et il y a 60 000 ans environ, les hommes ont commencé à arriver en Europe. Ils ont fait des milliers de kilomètres et ont peuplé la terre (en faisant des bébés!), poussant jusqu'en Amérique en empruntant des voies extrêmes! (détroit de Bering!), et vers -15 000 environ, soit hyper récemment, ils ont atteint le bout du monde (en bateau!) c'est à dire les îles tout là-bas en bas à droite (Maori... Nouvelle Zélande). Et pendant tous ces millénaires, les femmes ont accouché des milliards et des milliards de fois, sans faire d'histoires. Parfois, ça s'est mal passé. Mais la plupart du temps, ça s'est merveilleusement déroulé, et il en serait encore ainsi en France si on changeait un peu chacun son propre regard sur la naissance.

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